Belle comme une poubelle
Article paru dans l’édition du 13.06.1990 dans Le Nouvel Observateur
“Fini les bâtiments industriels ternes et glauques? A Saint-Ouen, la nouvelle usine d’incinération d’ordures ressemble plutôt à une oeuvre d’art”
Article paru dans l’édition du 13.06.1990 dans Le Nouvel Observateur
“Fini les bâtiments industriels ternes et glauques? A Saint-Ouen, la nouvelle usine d’incinération d’ordures ressemble plutôt à une oeuvre d’art”
“La nouvelle usine de Saint-Ouen. Lignes futuristes, activite non pulluante et source denergie”
Article paru dans l’édition du 04.07.1990 dans La Humanité
“Terminées les fumées jaunâtres qui s’échappaient des vieilles cheminées et vivre l’usine ultra-moderne qui élimine sans polluer avec l’avantage de transformer le contenu d’un sac-poubelle en source d’énergie”
Article paru dans l’édition du 26.09.09 Le Monde
Les citoyens sont invités à s’exprimer sur le futur centre de traitement des déchets franciliens
L’Espace Robespierre, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) se remplit peu à peu. Les habitants de quatorze communes proches et de douze arrondissements parisiens ont été invités à participer, mardi 22 septembre, à la réunion d’ouverture du débat public sur le projet de reconstruction du centre de traitement des déchets d’Ivry. Une première en France : jamais un débat public n’avait été organisé dans la filière du traitement des déchets.
Le centre de traitement, situé en bordure du périphérique parisien et aisément repérable aux deux hautes cheminées de son incinérateur, fête cette année ses quarante ans. L’âge de préparer sa retraite : le Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères de l’agglomération parisienne (Syctom) a entamé les consultations, en 2003. Un nouveau projet, qui devrait sortir de terre à partir de 2014 pour une mise en service progressive entre 2019 et 2023, a été élaboré.
Lors des neuf réunions prévues dans le cadre du débat public, il sera présenté et discuté. « Le projet sera soit transformé, soit mieux compris, précise François Dagnaud, président du Syctom et adjoint (PS) au maire de Paris. La mission des élus est d’être en capacité d’entendre les inquiétudes et d’y répondre de façon audible. »
L’horloge de l’Espace Robespierre indique 20 heures et quelques minutes. Philippe Marzoff, président de la commission particulière du débat public (CPDP) mise en place pour ce projet, fixe la règle du jeu : « La Commission ne donnera pas d’avis sur le projet : nous sommes là uniquement pour que tous les points de vue puissent s’exprimer. » Le thème de la soirée est le suivant : faut-il reconstruire le centre de traitement des déchets ? Les responsables du Syctom et de la CPDP font face au public . François Dagnaud commence par présenter les grandes lignes du projet : « C’est un plan de valorisation organique et énergétique des ordures ménagères. On envisage de déplacer la déchetterie et le centre de tri sur deux autres sites, et de construire à Ivry un nouvel incinérateur et une unité de méthanisation. »
La construction du nouveau centre de traitement, sur le même site que l’actuel, nécessitera un investissement qui devrait approcher les 800 millions d’euros. Les 84 communes adhérentes au Syctom financeront ces installations via la redevance qu’elles versent au syndicat pour le traitement de leurs déchets ménagers.
Alors que l’on aurait pu s’attendre à un débat enflammé sur la question de l’incinération, une méthode de traitement des déchets loin de faire l’unanimité en France, les premiers intervenants se montrent ravis de l’aspect pédagogique du débat : « C’est une chance d’approfondir nos connaissances en matière de déchets et de nous sensibiliser », estime une habitante du 13e arrondissement de Paris.
« Trompe-l’oeil »
Mais une autre partie du public, parmi laquelle les représentants d’associations écologistes comme les Amis de la Terre ou l’Association pour le développement et l’aménagement du 13e, est dubitative. Un participant demande des précisions sur « la capacité de tri des déchets ». Les représentants du Syctom précisent que le futur centre pourra traiter 600 000 tonnes de déchets par an (dont 350 000 tonnes par incinération, 180 000 tonnes par méthanisation ou 30 000 tonnes par recyclage) contre 740 000 tonnes aujourd’hui. « Le nouveau centre, ce sera 20 % de capacité de traitement en moins et 50 % d’incinération en moins, précisait François Dagnaud quelques jours avant la réunion. En tant que premier syndicat de traitement des déchets de France, avec 10 % des déchets ménagers français, nous nous devons d’avoir un temps d’avance. » Et d’anticiper ainsi les objectifs nationaux de réduction des déchets, évoqués dans la deuxième partie de la réunion.
Pourtant, après trois heures de débat, bien des interrogations subsistent. Les associations de défense de l’environnement ont « le sentiment d’être bernées par une concertation en trompe-l’oeil ». « Il n’y a pas d’alternative au projet, le choix est fait, c’est un débat antidémocratique », s’indigne une habitante d’Ivry-sur-Seine.
Quel bilan tirer de cette première ? S’agira-t-il au final d’un processus de simple information, de concertation ou de codécision ? La réponse sera connue le 14 décembre, au terme de trois mois de débats et de la réunion de clôture.
Manon Raccah et Gilles van Kote